CR rencontre BEL avec le CLPJ-Police (jeudi 19 novembre)

Cette rencontre faisait suite à une délibération concernant un lieu de séjour (domaine de la Dune à Arcachon) pour les jeunes, animé par le CPLJ qui est une structure associative de la police nationale. Cela nous avait bien intrigué.es, le travail d'animation et d'éducateur étant un vrai métier qui ne correspondait pas à priori à ce que sait faire la police habituellement, à savoir contrôler, verbaliser, réprimer...

La marie nous avait proposé de rencontrer le CPLJ, nous avons accepté et donc voilà un CR de cette rencontre.

Nous étions 3 de BEL (un élu et deux "collaborateurs"), ils étaient 3 du CPLJ (attention : un commandant, une commissaire divisionnaire, un brigadier) pour nous présenter leur structure et leur activité. Pour résumer : le Centre de Prévention et de Loisirs des Jeunes existe à Bordeaux depuis 1998, après l'incendie du commissariat de police des Aubiers. Ils ont deux sites : à Bordeaux dans la cité des Aubiers et à Cenon, aussi dans un quartier populaire, en face du collège Jean Zay. A la base, ils sont 3 brigadiers, détachés pour l'animation et fonctionne avec des services civiques, des anciens professeurs, des volontaires, tous ont des brevets d'Etat ou un BAFA. Ils proposent de l'animation autour de loisirs et du sport, sur des journées ou des séjours de quelques jours, fonctionnement par demi-journée (travail entretien, jardinage ... partagé avec un temps de loisir-sport), auprès de jeunes entre 9 et 17 ans. Cela fonctionne comme un Centre d'Animation, sur du temps scolaire (en lien avec écoles, collèges) par des interventions en classe (prévention contre les addictions, les formes de harcèlement, les violences, les discriminations...) ou un accueil des élèves exclus temporairement de leur collège pour éviter qu'ils ne soient seuls, contre le décrochage scolaire. Et sur du temps extra-scolaire : séjour vacances, loisirs dans les quartiers. La tarification est adaptée aux revenus des familles, grosse prise en charge par les services sociaux mairie, département, CAF... Le CPLJ est en lien avec les Centres d'Animation, des associations, des structures sociales publiques, ces liens sont plus ou moins importants, avec plus ou moins de réticences.
Les 3 responsables nous ont expliqué que leur travail, leur approche n'était pas forcément acceptée ou comprise par leurs collègues policiers des autres services (on imagine bien), qu'il y a parfois des tensions entre eux et aussi bien sûr des tensions ou incompréhensions avec l'extérieur. Mais ils disent que cela se passe bien en général avec les jeunes des quartiers, qu'ils n'ont en tout cas eu aucun problème sérieux depuis qu'ils existent, ils se disent respecté.es. Ils se sentent utiles, même si leur action est très modeste. Leur regard sur les violences dans les quartiers populaires et leur regard sur la jeunesse apparait comme plus respectueuse, avec la conscience que la colère, les violences sont le fait d'une situation sociale très dure et d'une souffrance sociale.
Les 3 responsables se sont montré.es très disponibles, très "militant.es" pour défendre leur structure et leur approche, nous ont proposé de passer les voir au Aubiers notamment.
A suivre.