Communiqué de presse de BEL du jeudi 5 novembre : plan d'urgence sociale face à la crise sanitaire

Pour un véritable plan d'urgence sociale et culturelle !

Une réunion en visio est programmée ce vendredi 6 novembre : le maire de Bordeaux et son équipe invitent les "présidents" de groupe pour faire un "point covid". En fait, il sera question de la gestion de la crise sanitaire et du reconfinement, à savoir quelles mesures doivent être prises pour faire face à la situation.

La mairie comme les autres collectivités territoriales ont commencé à mettre en œuvre des réponses mais qui se trouvent dans le cadre étroit des décisions gouvernementales. Pour nous, c'était déjà le cas lors du confinement de mars dernier, c'était aussi le cas depuis longtemps avec les années de crises, il y a des difficultés sociales auxquelles il est urgent de répondre. Les pouvoirs, quels qu'ils soient, par réflexe idéologique, par routine, ne semblent préoccupés que par les problèmes des milieux les plus riches.

Mais en temps de "crise" comme celle que nous vivons depuis quelques mois, la question des inégalités sociales, de la précarité, de la pauvreté dans les quartiers, de l'exclusion, des conditions de vie indécentes pour une bonne partie de la population, tout cela prend une dimension énorme.

Nous l'avons déjà dit et écrit, plusieurs fois même, et nous continuons, il est incroyable de voir que les réponses à la crise sanitaire se situent essentiellement sur des interdits, des fermetures, des contrôles, des verbalisations, sur une présence policière toujours plus renforcée dans les rues, sur un confinement discutable et incohérent alors que nous avons besoin de réponses sociales, de soutien, d'aides psychologiques, d'aides alimentaires pour les plus démunis, de logements pour les sans-abris...

Il semble archi-nécessaire de sortir des mesures bricolées et partielles qui ne font que semblant de répondre aux problèmes sociaux.

Nous allons demander un vrai plan d'urgence sociale :

la mairie doit mettre en place des dispensaires de santé dans les quartiers, accessibles à toutes et tous, qui assurerait à la fois un dépistage, une distribution gratuite de masques de protection, une aide psychologique, des premiers soins
renforcer les structures sociales comme les centres d'animation, recruter du personnel, des animateurs, des éducateurs, des asistant.es sociales
rendre accessible largement les structures culturelles (bibliothèques, salles...) pour éviter une rupture complète de ce secteur nécessaire
lancer un plan de recrutement dans les écoles pour aider à élaborer les protocoles sanitaires
trouver des solutions pour protéger les sans-abris, en réquisitionnant bâtiments publics (il y en a) et des hôtels
mettre des moyens financiers et humains pour assurer l'aide alimentaire aux plus démuni.es
mettre en place la gratuité des transport et du stationnement tout le temps du confinement

Nous construirons un "plan" plus détaillé. L'idée n'est pas de se vanter "nous aussi on a un plan et ce plan est plus génial que celui de la droite ou de la majorité".
Non le problème c'est d'insister sur le fait qu'il faut des réponses sociales, qu'il y a des moyens, de l'argent et qu'il faut le distribuer pour la satisfaction des besoins urgents et vitaux de la population.
Il faut comme un "plan Orsec" c'est à dire une réponse immédiate.

Cela signifie que les "privilégié.es" qui se partagent le pouvoir depuis trop longtemps apprennent à regarder en bas, du côté des gens qui souffrent.
Mais nous en sommes bien conscient.es, cela veut dire qu'il faut qu'on mette la pression, qu'on revendique, qu'on prenne la parole, qu'on s'organise et qu'on défende nos conditions de vie... qu'on prenne nos affaires en main.

Car la seule manière de prendre les « bonnes » mesures, celles qui répondent aux besoins de la majorité de la population est que ces mesures soient réfléchies et élaborées avec la population elle-même, avec les associations, les collectifs militants, avec les gens au contact quotidien des souffrances et des difficultés.
Des mesures pensées par en bas, par les gens concernés, c’est la seule façon d’être efficace.

Nous ferons bien sûr un compte-rendu de la réunion. A suivre.