Bordeaux en Luttes
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Philippe Poutou
Kamarad
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Messages : 38
Date d'inscription : 02/10/2020

CR du conseil municipal du 30 mars Empty CR du conseil municipal du 30 mars

Mer 31 Mar - 14:51
Conseil Municipal – mardi 30 mars 2021 (14h30 – 23h30)

En quelques chiffres :

- 67 délibérations dont 63 mises au vote. 30 avec « débat » et donc 37 sans.
Nos votes : 36 « pour » (57%) ; 19 « abstention » (30%) ; 8 « contre » (13%)
- 4 motions (« vœux ») proposées par notre groupe.
- Une 20aine d’interventions.

Note d’ambiance :
Séance qui a duré 9 heures, l’attitude de la majorité y est pour beaucoup : à force de vouloir réduire le temps de parole de ses « oppositions », elle a mis le bazar, suspension de séance, disputes diverses. Au fil des délibérations, le maire rappelait qu’il fallait faire court alors que les rapports que la majorité faisait était longs et répétitifs.
Une sorte de suffisance, de mépris et d’autosatisfaction, choses qu’on croyait réservées à la droite, est en train de s’installer du côté de la majorité qui bafoue presqu’ouvertement la parole opposée, qui ne répond pas à la plupart des questions ou des problèmes posés (« on n’a pas le temps »). Illustration de ce déni, genre de bouquet final, avec le refus de faire voter les 4 motions proposées par BEL sous prétextes divers mais avec un argument suprême « j’ai décidé ». Normalement les motions (ou « vœux » sont votés à la fin du conseil).
Voilà donc la démocratie version EELV-PS-PC, « cause toujours, mais pas trop quand même, on gère comme on veut ». Le Conseil Municipal n’est en fait qu’une formalité, on vote certes des délibérations mais telle quelle, sans aucun amendement, sans faire bouger ni un mot, ni un chiffre, ni une virgule. La majorité sait qu’elle peut faire passer tout ce qu’elle veut, sans avoir besoin de faire un effort d’écoute, sans avoir besoin de convaincre ou partager.
Les échanges ne sont d’ailleurs en rien des débats qui feraient avancer quoique ce soit, il ne s’agit de part et d’autres que de postures, de positionnements. Notre boulot reste donc de faire entendre ce que nous sommes les seuls à exprimer, une colère sociale, de faire le lien entre ce « parlement » coupé de la population et les mobilisations, les résistances, les problèmes des habitant-es.
Alors nous critiquons et dénonçons les choix politiques du pouvoir qui sont clairement dans la continuité de l’ancienne politique, qui ne constituent pas du tout un début de réponses aux urgences sociales ou écologiques, à chaque fois nous essayons de montrer qu’il y a autre chose à faire, qu’une autre politique est possible.

Nos interventions (l’essentiel) :

1) Evolution épidémie – alerte chiffres inquiétants (14h45)
Pour la majorité, elle lance un appel à la discipline collective, à la responsabilité, constats des gestes barrière de moins en moins respectés…
Nous avons retourné la chose, en axant sur la responsabilité des pouvoirs politiques qu’ils devraient prendre, au contraire on a droit à des incohérences, des inconséquences.
Le problème principal ce sont les moyens à donner aux services publics, système de santé, c’est de recruter un personnel de santé et paramédical, mettre des moyens dans la santé, mettre en place des dispensaires de santé municipaux, dans les quartiers, à proximité de gens, non pas un gros centre de vaccination mais plusieurs dans les quartiers, à proximité des gens.
Nous avons dénoncé l’irresponsabilité des pouvoirs politiques y compris des collectivités territoriales, des pouvoirs locaux qui ne répondent pas plus à la crise sanitaire mais qui savent aussi bien faire la leçon à la population.
2) Assises de la démocratie permanente (information, pas de délibération)
Il y a les belles phrases ronflantes de la majorité et puis il y a les actes. Oui à la consultation de la population, mais est-ce bien suffisant ? C’est quoi d’ailleurs la « concertation » ? Besoin de faire vraiment avec la population, de mettre en place des budgets participatifs, en clair de donner du pouvoir de décision aux habitant-es.
Concrètement, on ne voit pas ce qui va changer, en quoi la population aura plus de droit qu’aujourd’hui.
Nous avons rappelé que la démocratie « participative » ce sont aussi les mobilisations sociales qui permettent au moins une expression des salarié-es et habitant-es. En voici pour informations, 4 exemples qui posent le problème de quel soutien de la municipalité car il s’agit de luttes pour le bien-être de la population : les AED (les « pions ») en lutte contre la précarité de leur emploi, pour des recrutements notamment pour faire face à la crise sanitaire qui augmentent les difficultés ; les postiers en lutte pour la défense des bureaux de poste menacés de fermeture (Aubiers, St Jean, Grand-Parc) pour le maintien du service public postal, des syndicats de postiers qui ont demandé une rencontre au maire mais qui est restée sans réponse ; ANV-COP21 en lutte pour la défense de l’environnement, mais qui se retrouvent dans les tribunaux, pour avoir décroché les portraits Macron ou pour avoir envahi le tarmac de l’aéroport ; les artistes et intermittents, en lutte aussi, qui occupent aujourd’hui Barbey après avoir été expulsés de l’Opéra (suite à la demande de la mairie !). Quelle est la position de la mairie ? Pas de réponse de la majorité.
3) Projet de mandature (74)
Nous avons critique ce projet qui ressemble fort à un programme électoral, avec une grande liste de promesses qui deviennent des intentions. Mais à aucun moment il n’est question de moyens humains à mettre pour les mettre en pratique. Le seul endroit où il est précisé un chiffre de recrutement, où il est question de conditions de travail, c’est au sujet de la police. Rien sur le personnel de santé, dans les écoles, pour les espaces verts, pour le logement, rien sur les services publics alors que c’est incontournable pour répondre aux besoins sociaux. A propos de la police (ils en parlent tous beaucoup, droite et gauche), nous avons dénoncé les annonces de Darmanin, leur indécence car en pleine crise sanitaire, l’urgence ce sont les hôpitaux et des dispensaires municipaux de santé dans les quartiers, ce sont des embauches dans l’éducation, il faut des moyens pour loger les sans-abris... Pourquoi le maire se « félicitent » des annonces du ministre alors qu’il aurait fallu dire que le gouvernement se moque du monde ?
4) Rapport développement durable (75)
Nous sommes intervenus pour préciser que c’est toujours la population qui est responsabilisée et la pollution des entreprises notamment l’industrie sont rarement ciblées. De même pour les paquebots de croisière qui n’apparaissent pas dans les responsables de la pollution.
5) Budget primitif (77)
Là encore nous avons dénoncé un budget qui est clairement en continuité des budgets et politiques précédentes. D’ailleurs la droite s’en revendique. Le maire l’avait dit, il ne s’agit pas de renverser la table mais de la réparer. C’est ce que la majorité actuelle fait, elle « répare » alors qu’il faudrait être en rupture. Le budget ne part pas de besoins urgents de la population, normal, ces besoins n’ont pas été recensés. Aucun chiffre, les besoins dans les écoles, en personnel notamment, rien. Aucune réorientation, aucune priorité n’est mise en avant. Nous avons une nouvelle fois dénoncer l’obsession sur la sécurité, la délinquance, la vidéo-surveillance, les renforts policiers, surtout à droite bien sûr mais aussi de la majorité qui s’y met. Pour nous, c’est la question sociale qui est déterminante.
6) Soutien aux initiatives contre les violences faites aux femmes (81)
Nous avons proposé de mettre en place aussi des « accueils » pour les hommes violents de manière à éviter que ce soient toujours les femmes qui quittent leur habitation.
7) Subvention de la « Maison de l’emploi » et « cellule » soutien TPE (86 et 87)
Nous nous abstenons sur les deux délibérations, même si nous sommes d’accord sur le principe du soutien, nous ne sommes pas d’accord sur la méthode qui n’est pas efficace. Sur l’emploi, c’est aux pouvoirs publics à prendre en charge directement, en recrutant dans les services publics, dans les quartiers, en renforçant le tissus associatif, en se liant avec les salarié-es en lutte comme ceux de la papeterie de Bègles qui défendent un projet de reprise. Pour les TPE, petits commerçants par exemple, les « pansements » ne suffisent pas, il s’agit d’aider vraiment, en bloquant les loyers, en prenant en compte l’urgence de la situation des plus en difficulté.
Cool Création Centre d’accueil pour demandeur d’asile (93)
Nous avons relevé que ce n’était pas très sérieux et cohérent que travailler avec la préfecture. Mais il nous a été répondu, c’était une évidence, que l’Etat avait bien entendu une position de contrôle sur la chose.
9) Parc naturel des Jalles (103)
Nous votons « pour » mais rappelons notre opposition au projet de déviation du Taillan (néfaste pour l’eau et des espaces vivantes) et toutes les limites de la politique écologique de la majorité actuelle, avec le refus d’interdire les pesticides par exemple.
10) « Transformation et ouverture de postes » (105)
Juste pour dire que nous sommes en désaccord avec la politique de non-recrutement alors qu’il y a des besoins urgents et partout, comme nous l’avons déjà répété à plusieurs reprises.
11) Projet Grand-Parc (110)
Nous sommes en désaccord avec la méthode, dénonçant une opacité, une absence de véritable consultation de la population qui n’ont en réalité pas la possibilité de discuter, proposer et décider. Tout se fait pour les grosses sociétés qui ont un quasi-total contrôle sur des projets qui concerne directement les habitants du quartier.
12) Subventions associations sportives (113)
Nous votons contre, en désaccord là encore avec les choix. Trop d’argent pour les grosses structures et pour le sport professionnel, pas assez pour le sport amateur, il est nécessaire de prioriser l’accès au sport pour toute la population, notamment de favoriser le développement des structures dans les quartiers populaires.
13) Résorption des squats (114)
Nous sommes contre cette délibération qui traite de très mauvaise manière la question du sans-abrisme. Nous rendons hommage aux asso et militant-es qui ouvrent les squats et qui les font fonctionner pour répondre à l’extrême précarité d’une population. Cette délibération propose la coopération avec la préfecture comment est-ce possible lorsque celle-ci « résorbe » les squats en les expulsant ?
Nous dénonçons aussi la vente par la mairie de Bordeaux du terrain de Gradignan (La Clairière) pour un projet de construction néfaste alors qu’il aurait pu et dû servir à y développer une structure d’accueil pour les sans-abris.
14) Moyens pour l’association des Centres d’animation (119)
On s’abstient. Constat de moyens très insuffisants pour la jeunesse, les Centres d’Animation ont besoin de moyens importants, plus de personnel.
15) Subventions associations culturelles (122)
On s’abstient. Comme pour le sport, désaccord avec la répartition de l’argent, toujours vers les grosses institutions, l’argent va plus facilement vers une certaine culture et beaucoup moins facilement vers la culture populaire, vers les quartiers. Sur les 4,4 millions d’euros de la délib, 1/3 va quand même au seul TNBA, sans oublier les 16 millions à l’Opéra. D’après notre « conseil culturel », rien ne change vraiment, il n’y a aucun signe d’une évolution de la politique culturelle.
16) Rénovation du Glob Théâtre (123)
On s’abstient sur cette délibération. Mais on en profite pour parler d’un autre théâtre qui est condamné à la disparition : « la boîte à jouer ». C’est une perte importante pour le théâtre de quartiers. Pourtant, il était possible de le sauver, il n’y avait pas besoin de beaucoup d’argent.
17) Invest in Bordeaux (129)
Nous sommes contre. Encore un truc opaque, une agence bien dans la logique capitaliste qui associe clubs entrepreneurs, dans la concurrence entre territoire, au bout c’est de l’argent gaspillé car néfaste pour la population et l’environnement.
18) Réexamen des émissions industrielle de la Papeterie (133)
On s’abstient. On dénonce l’absence de projet politique des pouvoirs politiques, l’absence d’un engagement clair en soutien à la lutte des salarié-es, le problème étant pour l’histoire de la papeterie, de comment la Métropole, la Région, la ville de Bordeaux peut mettre la pression sur Etex et rendre effectif le projet de reprise du collectif de salarié-es. Il est assez surréaliste que la seule fois où la papeterie est abordée en Conseil, c’est quand l’activité est arrêtée, pile au moment des licenciements des salariés.
19) Projet centre commercial Grand Parc
Vote contre. Nous dénonçons un projet déconnecté des besoins des habitant-es. Rien n’est prévu ni discuté concernant des lieux de vie pour la population, pour les jeunes et les moins jeunes. Tout pour les constructeurs et les grosses sociétés. Déni de démocratie, mépris classique de la population.

Les motions de BEL :
BEL avait proposé 4 motions qui sont normalement mises au vote… normalement car la majorité ou plus précisément le maire a confirmé son refus de les faire voter. Nous avons contesté, dénoncé un abus d’autorité, un mépris d’un droit démocratique. Nous avons nos 4 motions demandant un vote qui n’a donc pas eu lieu.
Motion pour le dépôt d’une plaque en mémoire des femmes victimes de féminicides
Motion pour limiter l’éclairage nocturne des publicités, enseignes, bâtiments professionnels
Motion pour rebaptiser l’avenue Thiers en avenue Louise Michel
Motion pour bannir les publicités liées au pétrole, charbon, compagnies liées à l’industrie fossile…

Hugo Fourcade et Sylvie Nony aiment ce message

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