Bordeaux en Luttes
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Philippe Poutou
Kamarad
Kamarad
Messages : 38
Date d'inscription : 02/10/2020

CR conseil municipal du 8 décembre Empty CR conseil municipal du 8 décembre

Lun 14 Déc - 0:07
Compte-Rendu du conseil municipal du 8 décembre 2020

Difficile de faire un compte-rendu pas trop long et fidèle à la fois. Nous devons résumer sinon cela serait indigeste. Mais ça reste long quand même, désolé.
Pour les plus fan, il y a la vidéo en ligne sur le site de la mairie.

1 - D’abord le Conseil en chiffres :

7h30 c’est la durée : 450 minutes d’interventions, d’échanges et de votes. Franchement ce fut long très long mais on a signé pour en baver aussi.
Au moins 2500 pages à lire, de délibérations, de rapports d’activité, de bilans financiers
122 délibérations dont 15 sans vote. Donc 107 délibérations avec vote.
65 délibérations groupées, donc votées sans débat
42 délibérations votées après débats.
Bordeaux en Luttes : 41 pour (soit 38,8%) ; 18 contre (17,8%) ; 47 abstentions (43,9%) –
Nous sommes intervenus sur 25 délibérations.
Nous avons posé 2 questions « écrites », lues oralement à la fin.

2 - Quelques commentaires :

A - L’opposition de droite (LR et LREM) parlent beaucoup, c’est leur manière d’exister, se disputent souvent avec la majorité mais à la fin, elle vote pour avec la majorité quasiment à chaque fois.
🤬🤬 Par exemple, un chiffre, sur les 65 délibérations groupées, la droite a voté pour les 65, en bloc, tranquille. C’est dire son niveau d’opposition.
🤬🤬 C’est dire aussi, c’est peut-être plus inquiétant, à quel point les désaccords politiques sont faibles entre la majorité de gauche et "l'opposition" de droite.

B - Pour Bordeaux en Luttes du coup, avec nos 18 votes « contre », nous sommes les champions toute catégorie, très loin évidemment de tous les autres qui doivent cumuler à la fin maxi avec 1 ou 2 contre, et encore.
📍 Nos 41 « pour » concernent les subventions aux associations, à la culture, aux logements locatifs aidés, pour le site de la Jallère, pour des aides aux employés de la ville, pour la santé … tout ce qui nous semble aller dans le bon sens.
📍 Nos 47 abstentions correspondent à plusieurs choses :
📌 soit nous n’avons pas eu les moyens de lire tous les documents et nous ne nous sentons pas ;
📌soit suffisamment compétent-es pour prendre une décision, parce qu’il n’y a pas toutes les informations nécessaires ;
📌soit parce que nous sommes partagé-es sur un sujet donné.

C - Globalement, nous le redisons, la succession de délibérations, nombreuses, sans rapport les unes avec les autres, au langage souvent technique, peu facile à lire, avec une quantité importante de documents impossibles à lire et à digérer en quelques jours à peine, tout cela est finalement, paradoxalement dépolitisant.
📍 Le Conseil devient une formalité où après quelques échanges, presque symboliques, nous sommes amené-es à voter pour passer à la suivante.
📍 C’est dépolitisant parce que nous n’avons pas de vision d’ensemble.
Il n’y a pas de développement pour expliquer une orientation, un choix plutôt qu’un autre, d’une dépense à la place d’une autre.
La plupart du temps, on passe les délibérations sans débattre sur des positions de fond.

3 – Nos points « chauds »
Nous n’allons pas tout détailler, ni les votes, ni les interventions.
Voir les photos jointes de l’ordre du jour avec la liste complète des délibérations, groupées-dégroupées, de nos votes, de nos interventions.
👇👇 Voici donc quelques unes seulement de nos interventions.

Règlement Intérieur (délibération 305)
👉 Nous sommes les seul-es à avoir voté contre.
👉 Nous avons exprimé notre désaccord avec le fonctionnement global du Conseil et une « démocratie » plus que limitée.
👉 Et nous avons dénoncé l’article 37 qui impose le silence au public présent, interdiction de faire du bruit ou d’exprimer un quelconque sentiment.
Cela en dit long sur le rapport entre élu-es et population, sur leur conception de la démocratie, au contraire nous la revendiquons vivante et bruyante.
👉 Et encore nous avons du bol, cela aurait pu être pire, la droite LR n’a pas pu rajouter l’exigence d’une tenue exemplaire pour tout le monde y compris les élu-es, pensant notamment au gilet jaune ou autre tenue militante qui devait être interdite dans l’enceinte sacrée du parlement bordelais.
A l’image de leur mépris de classe, de leur arrogance de privilégié-es.
Donc ouf, pas d’obligation de porter des costards !

Modification budget (délibération 306) :
La crise sanitaire nécessite de réviser les dépenses (des moins, des plus) donc de rectifier le budget.
Nous sommes encore les seul-es à avoir voté contre.
Nous reprochons à la majorité de ne pas profiter de cette révision pour :
📌 revoir fondamentalement le budget
📌 changer les choix politiques de l’ancienne mairie pour mettre en place un véritable plan d’urgence sociale
📌 pour développer des services publics, par exemple des dispensaires de santé dans les quartiers pour assurer les aides au logement, alimentaire, pour assurer l’accès à la santé, pour aider au quotidien.
👉 Il s’agit bien d’une refonte du budget correspondant à une nouvelle politique.
👉 Nous avons rappelé que ce n’est pas l’épidémie qui invente la pauvreté, les gens à la rue … ce sont les politiques libérales qui ont détruit les services publics depuis des années, qui ont produit les inégalités sociales.
📌 La crise sanitaire ne fait qu’amplifier et rendre plus visible encore la souffrance sociale.
👉 Donc il ne faut pas seulement des « pansements » mais bien oser une autre politique qui redistribue les richesses pour répondre aux besoins sociaux plus qu’urgents.

Logement/Immobilier (délibérations 331 et 332)
👉 Nous sommes intervenus à deux reprises au moins pour dire encore notre désaccord avec la politique immobilière qui n’est pas en rupture avec celle de la droite.
👉 La part belle est toujours faite aux affairistes de la construction, au mépris du social et de l’environnement.
📍 Site La Jallère (délibération 342)
👉 😊 Rare moment de satisfaction pour nous mais nous l’avons dit : oui la mairie est en train de respecter une de ses promesses (la seule ?), avec la « sanctuarisation » des 40 hectares de nature.
Mais nous avons abordé la nécessité d’éliminer les pesticides, produits hautement dangereux, utilisés dans les parcelles à proximité, à la fois sur les terrains sportifs et sur les vignes.

Extrême précarité (déliébrationv369)
Nous avons voté pour des moyens supplémentaires mis en place par la mairie.
👉 Elle nous parle de SDF, de mineurs isolés mais il n’y a jamais de chiffres, comme s’il ne fallait pas mesurer la gravité de la situation.
👉 Et puis c’est comme si ces personnes pouvaient gêner les touristes, insinuant que les pauvres « s’accaparent l’espace public ».
Pour nous c’était l’occasion d’apporter notre solidarité à l’action des associations qui sont impliquées dans l’aide à la centaine de réfugié-e.s qui vivent dans le camp-bidonville de Bordeaux-Lac, qui utilisent l’eau du lac pour boire, se laver, préparer les repas.
👉 Nous avons lu un large extrait de leur courrier.
L’objectif était de faire intervenir la mairie, qu’elle donne des moyens (de l’eau, …) pour que ces familles vivent au moins dignement, en attendant d’être relogées.

Politique sociale de la ville (délibérations 350 et 251)
👉 Abstention et contre.
👉 En désaccord avec une politique qui ne fait que continuer ce qui se fait depuis toujours.
👉 Nous avons défendons un plan de recrutements et de formations, dans les écoles (ATSEM notamment), des éducateurs, des animateurs… pour renforcer les services publics, il manque du monde.
👉 Nous avons parlé des conditions de travail souvent dégradées pour les employé-es, dénoncé aussi les tendances à externaliser des services.

Surendettement des employés de la ville (délibération 355)
👉 La mairie fait le constat que les cas de surendettement des employés de la ville augmentent.
👉 Pour gérer tous les dossiers, il est proposé de transférer à un prestataire.
👉 Pour nous la réponse c’est combattre les raisons du surendettement.
👉 L’augmentation des salaires est une première réponse (à part pour la droite qui dit que les pauvres ne savent pas gérer leur budget).
👉 Cela pose le problème encore une fois de la nécessité d’une politique sociale :
📌 qui redéveloppe des services publics qui assure un accès gratuit à la santé, aux transports...
📌 qui bloque les loyers ;
📌 qui s’attaque au coût de la vie, aux politiques libérales qui ont provoqué pauvreté et exclusion.
🤬🤬 Hurmic a beau répondre que ce que nous demandons, c’est le « grand soir », il esquive tout ce qu’il pourrait faire tous ces « petits matins » qui viennent.

Partenariat Unicef pour les droits des enfants (délibération 377). Nous avons voté pour, cela nous semblait évident.
Mais à côté des belles paroles, il y a une réalité différente, nous avons dénoncé :
📌 la procédure d’expulsion en cours au squat Kabako ;
📌dénoncé l’incapacité de la mairie et du département à trouver une solution de conventionnement pour légaliser le squat et mettre à l’abris les jeunes mineurs non accompagnés réfugiés ;
📌dénoncé aussi son incapacité à faire durer dans le temps une structure nécessaire ;
📌 dénoncé toujours la politique du département qui affaiblit les services sociaux d’aides à l’enfance, le CDEF et l’ASE, en réduisant le personnel.
Nous avons rappelé qu’il y avait eu une mobilisation le 3 décembre, des éducateurs, des services médicaux sociaux, contre la dégradation de leurs conditions de travail et des services sociaux.

Candidature JO (délibération 364)
Bordeaux et la Métropole sont candidates pour participer à cette grande foire commerciale et politique des JO.
Nous sommes encore une fois les seuls à voter contre.
Nous avons redit notre opposition à une opération qui finit toujours mal pour les population : gaspillage d’argent public, constructions immobilières contre les quartiers et les habitants, dégâts écologiques …
La politique sportive ne peut pas être structurée par les JO, pas besoin des JO pour avoir une politique qui vise à favoriser le sport pour tous, à investir pour construire des infrastructures sportives (stades, piscines…) qui manquent tant à Bacalan, Aubiers, dans la plupart des quartiers populaires.
Il y a des priorités et ce n’est certainement pas les JO.

Sommet Afrique-France (délibérations 404 et 405)
Nous avons voté pour les remboursements aux associations qui avaient commencé à dépenser pour un sommet qui finalement n’aura pas lieu à Bordeaux.
Contrairement à tous les autres, nous sommes réjouis qu’il soit annulé.
Nous sommes pour des relations entre Bordeaux et les pays d’Afrique, mais pour des relations solidaires avec les peuples pas avec les dictateurs corrompus soutenus par une France néocoloniale.
Et nous en avons profité pour rappeler le travail de Mémoire&Partages sur le passé esclavagiste et colonial de Bordeaux, nous soutien à Karfa qui était en procès jeudi 3 décembre suite à son action pour rebaptiser le quartier de la Négresse à Biarritz.

Saison cultuelle (délibération 383)
👉 Encore les seul-es à voter contre.
👉 Il y a du blabla pour la culture, comme la droite l’a fait dans sa question écrite, mais en réalité rien ne change.
👉 Ces gens là ont une conception élitiste de la culture, d’une culture par en haut.
👉 Nous y opposons une politique pour une culture pour tous :
📌 qui va dans les quartiers populaires,
📌 qui va vers les gens,
📌 qui passe des petites structures de proximité, adaptées à la situation de crise sanitaire.
C’est de l’argent bien sûr mais surtout c’est s’appuyer sur le secteur culturel associatif, sur les acteurs de la culture, les impliquer et leur donner la possibilité de construire des projets…

Travail du dimanche (délibérations 397et 422)
Votes contre, que ce soit pour les bibliothèques ou pour les commerces.
La crise sanitaire sert de prétexte pour déréglementer, pour remettre en cause des droits au repos des salarié-es quelque soit le secteur.
Nous avons des gros doutes sur l’utilité d’ouvrir le dimanche, en quoi cela devrait aider le petit commerce ?
Et puis il n’est jamais question de l’avis des salarié-es concerné-es.
Enfin, pour les bibliothèques, pourquoi aucun plan de recrutement n’est prévu alors que des jours de travail supplémentaires seraient programmés ?

Budget participatif santé (délibération 420) Abstention.
Nous ne nous opposons pas au système de budget participatif et aux 40 000 euros de subventions pour des asso et des projets.
Nous partageons la préoccupation. Mais, il y a souvent un « mais », nous constatons le peu de moyen mis en œuvre alors que la situation est particulièrement préoccupante.
👉 L’ARS est un partenaire alors qu’elle n’est même pas fichue de renforcer le système hospitalier, pas fichu de recruter du personnel soignant pour garantir un accès aux soins à toute la population.
👉 L’ARS (ministère de la santé) mais aussi les collectivités territoriales ont des pouvoirs et des responsabilités. C’est à eux de mettre les moyens pour faire face à la crise sanitaire.
👉 C’est terrible de voir ces problèmes traités différemment que - par exemple - la délinquance dans la rue.
👉 Là, rapidement, on nous parle de policier à recruter, on compte ce qui manque, on fait venir une compagnie de CRS, on crée des groupes de traitement de la délinquance, on nous parle de nécessaire « reconquête républicaine ».
👉 Par contre quand il s’agit de la santé ou du social pour la population, personne ne compte plus rien.
On n’entend pas les chiffres comme quoi il manque des éducateurs, du personnel soignant ou dans les écoles. On ne nous parle pas de « reconquête républicaine » pour répondre à cette insécurité sociale.
Soutien petits-commerçants (délibération 421)
On s’est abstenu. Nous partageons la nécessité d’aider les petits commerçants. Mais franchement, nous ne pensons pas que la décoration de Noel est une priorité. Il y a d’autres priorités, d’autres façons de soutenir les personnes et secteurs en difficulté.
Défendre le commerce de proximité c’est d’abord les protéger de la concurrence déloyale pratiquée par les grosses enseignes, les grandes surfaces, c’est les protéger de l’exploitation des banques sans scrupule, de la violence du capitalisme qui les écrase.

Question écrite sur la loi sécurité
Nous avons dénoncé la politique autoritaire du gouvernement et la généralisation des pratiques répressives de ces dernières années.
A propos de la loi sécuritaire qui vient d’être votée, nous avons demandé à la majorité si elle avait l’intention d’appliquer l’article 1, celui qui donne plus de moyens répressifs à la police municipale. La mairie a répondu que non.

Question sur un moratoire contre l’utilisation des LBD et des grenades
C’était la séquence émotion de ce conseil.
Notre camarade Antoine a rappelé qu’il y a deux ans pile, le 8 décembre 2018, il se faisait arracher la main, alors qu’il manifestait pacifiquement, parce que la police était intervenue brutalement, lançant grenades, tirant au LBD, blessant, mutilant, de nombreux autres manifestants ce samedi 8 décembre comme avant, comme après.
Antoine a dit les noms des autres personnes gravement blessées, mutilées.
Nous avons ainsi dénoncé l’utilisation de ces armes utilisées dans les manifestations sociales mais aussi dans les quartiers populaires.
Nous avons défendu le principe d’un moratoire pour les interdire, demandant au maire s’il soutiendrait une telle démarche.
La réponse fut brève et décevante.
Parlant du droit, il a dit qu’il ne pouvait pas agir même si effectivement, il désapprouvait les LBD.
Et puis en vrac
Nous avons appelé à la mobilisation du lendemain : en soutien à la radio FIP, condamnée à la fermeture cette fin d’année, en soutien à ses salarié.es qui devraient être reclassé-es, en défense d’un service public, d’une radio culturelle.
Pour répondre à l’hommage de l’assemblée à Giscard (pas du nôtre), nous avons préféré parler d’Anne Sylvestre, artiste poète chanteuse féministe, décédée il y a quelques jours, qui pourrait donner son nom à une belle rue de Bordeaux à la place d’un personnage moins reluisant.
Nous avons aussi envisagé le déboulonnage de la statue de Chaban, pour sa part dans l’œuvre colonialiste de la France dans les années 1950.

Dalia, Sylvie Nony, Thierry Marrot et Patrick Youf Bastide aiment ce message

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