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Philippe Poutou
Kamarad
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CR du conseil Bordeaux Métropole (21 mai 2021) Empty CR du conseil Bordeaux Métropole (21 mai 2021)

Ven 28 Mai - 15:39
Conseil Bordeaux Métropole du vendredi 21 mai (9h30/18h)

Quelques chiffres pour commencer :
8 heures de réunion à 104 élu-es pour traiter 129 délibérations dont 32 avec débat et 97 sans débat. 126 délibérations étaient mises au vote, les 3 autres étaient des rapports sans vote.
BEL a voté : 37 « pour » (soit 29,3%) ; 69 « abstentions » (54,8%) ; 20 « contre » (15,9%)
Nous sommes intervenus sur 18 délibérations (on a le record) + 6 avis qui figureront sur le PV (on nous avait demandé d’annuler quelques interventions pour gagner du temps, on interviendrait « trop »).

Commentaire sur le nombre important de nos abstentions : il ne s’agit en aucun cas d’un désintérêt ou parce que nous n’aurions pas d’avis, même si pas mal de délibérations ne semblent pas vraiment justifiées. Nos abstentions s’expliquent par le manque d’informations (on reçoit plus de 1000 pages à lire une semaine avant), le manque de clarté (le langage des délibérations reste très technocratique voire incompréhensibles). Nous sommes les seuls à poser ces problèmes de délais et de compréhension, mais combien en réalité lisent et travaillent sur les délibérations ? On a eu l’occasion de le dire, ça révèle un gros déni de démocratie. Ceci dit, même si la plupart ne comprend pas trop les délibérations, elles sont votées pour la plupart sans discussion, à l’unanimité moins 1 abstention ou 1 contre de BEL. C’est assez surréaliste quand par exemple le président lui-même reconnait l’inutilité de telle délibération ou l’opacité de telle autre. Faut donc savoir que beaucoup de délibérations sont adoptées alors que nous ne sommes pas capables de savoir de quoi il retourne exactement.

Commentaire sur nos « contre » : nous sommes une opposition et une opposition qui se respecte s’oppose. Sauf qu’avec notre petit 15% de contre, ça fait léger comme opposition. On n’est pas pour une la rentabilité mais quand même parfois on culpabilise un peu. Mais faut savoir que nous sommes de très loin, ceux qui votons contre le plus. Et puis le problème de fond est que les délibérations sont souvent sur des sujets secondaires ou très limités, comme des subventions à une association ou pour une piscine. Et très rarement il s’agit de choix politiques globaux, de choix politique tout court. Nous n’avons pas de débat de fond sur les orientations politiques, sur la répartition des richesses, sur lutter concrètement contre la pauvreté, contre le mal logement, pour les services publics… Nous sommes les seuls à parler de la souffrance sociale, à citer des mobilisations, à exiger des embauches dans les services, à dénoncer la continuité des constructions, à proposer que les collectivités se positionnent clairement contre la fermeture des bureaux de poste. Autant le langage des délibérations nous est étranger, autant ce que nos alertes sur les urgences sociales semblent leur être un langage tout aussi incompréhensible, tant leurs vies, leurs préoccupations sont éloignées des nôtres.

Les délibérations (sélection) :
On ne va pas toutes les détailler, ce serait trop long, pourtant on voudrait bien rendre compte précisément de tous nos votes, toutes nos interventions, mais juste en retenir quelques-unes, quelques débats, quelques-unes de nos interventions.
Papeterie de Bègles : La métropole fait voter une subvention à l’association des anciens de la papeterie (usine fermée et ouvrier licenciés en mars dernier) de 15 000 euros. Voilà donc le geste de soutien de la collectivité. Nous avons fait abstention parce que nous sommes en désaccord total. Oui il faut soutenir l’asso mais la meilleure façon c’était de s’opposer à la fermeture, de faire du bruit pour mettre la pression pour que Etex le patron accepte de laisser l’usine entre les mains des salariés eux-mêmes, qui ont un projet, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. Or la délibération dit carrément que le projet des salariés n’est pas de reprendre l’usine, ce qui est faux. L’intervention des pouvoirs publics auraient dû être d’imposer cette reprise, de réquisitionner le site. C’était ça le vrai soutien, une réelle politique de défense des emplois. Encore une fois, au nom d’un pseudo réalisme, la « gauche » capitule dans sa posture favorite « on ne pouvait pas faire mieux ». De quoi avoir envie de voter pour elle encore et encore.

Habitat : Il y a plusieurs délibérations sur les constructions de logements, sociaux souvent. Mais souvent aussi sous contrôle des promoteurs, des affairistes, des bailleurs privés qui construisent trop et mal… et moches. Nous votons contre ou abstentions la plupart du temps car c’est la continuité de l’artificialisation des sols, sans discuter de l’aménagement du territoire, du besoin de développer l’habitat ailleurs, de sortir des concentrations sans fin. Et surtout en défendant un service public du logement pour que les collectivités dégagent les constructions, logements et qualité de l’habitat entre des mains des rapaces du privés pour mettre sous contrôle du public et de la population concernée.

Subvention Resto du cœur/Banque alimentaire… : nous avons voté pour les subventions aux asso comme les restos du cœur ou d’autres asso plus petites, moins institutionnelles. Mais nous avons contesté ce qui reste du provisoire, du bricolage et relativement peu efficace. Car la pauvreté, la précarité et avec l’accès de plus en plus difficile à l’alimentation, tout cela s’aggrave, la crise sanitaire amplifiant les dégâts. Donc ça pose le problème d’une politique qui voit plus loin et plus fort. Nous défendons l’idée d’un service public de l’alimentation, d’un accès gratuit aussi pour la population.

Le million d’arbres : Voilà une grande mesure écologiste, et tout le monde est d’accord, plantons un million d’arbre, soutenu par la gauche et la droite. Sauf que l’écologie ne se résume pas à un tel projet. Surtout que pendant ce temps, des vieux arbres sont coupés pour assurer les constructions à Bastide Niel, à Euratlantic… que les surfaces construites augmentent encore, que les pesticides et diverses pollutions liées aux transports continuent à dégrader l’environnement et l’atmosphère. On s’est abstenu car tout cela comprend une bonne dose d’hypocrisie et de bonne conscience.

Fête du vin : On aime le vin, on aime la fête mais on aime pas la fête du vin. On a voté contre la subvention de 120 000 euros car c’est une fête commerciale, celle des gros châteaux, des négociants, des pollueurs pour beaucoup, des exploiteurs de salariées souvent migrants et réfugiés. Une fête placée sous l’ambition de « Bordeaux capitale du vin » mais on s’en moque. Comme de la capitale du foot d’ailleurs. C’est quoi ces rêves de grandeurs ? On défend l’idée du fête populaire, avec du vin pourquoi pas mais bio, sans pesticides, produits avec un droit du travail respecté.

Ajustement des effectifs : Lors de chaque conseil, on a droit à cette délibération. En fait il s’agit systématiquement de recrutement de cadres, de directeurs et jamais d’employé-es dans les services, sur le terrain, comme dans les écoles, à l’entretien, au ramassage des déchets, aux espaces verts … jamais là où ça serait très utile pour les habitants et pour les employé-es de la ville qui subissent les dégradation de leurs conditions de travail liées au manque d’effectif, au harcèlement de certains cadres ou encore aux bas salaires.

Sylvie Nony, Thierry Marrot et Cécile de Magendie aiment ce message

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