Bordeaux en Luttes
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Louison D.
Kamarad
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Date d'inscription : 04/02/2021

Expulsion squat Rive Droite lundi 8 février - communiqué Empty Expulsion squat Rive Droite lundi 8 février - communiqué

Dim 7 Fév - 12:00
Bonjour à toustes,
Je vous copie ici le communiqué des camarades et copaines qui vivent au squat Lx Perchatte Rive Droite et qui prévoient d'être expulsé·es ce lundi matin.

En bref : besoin de soutien à partir du lundi 8 ; de couverture médiatique ; de saisir la Mairie sur le relogement de ces 30 personnes (Harmonie Lecerf a globalement signalé sur instagram en réponse aux questions des habitant·es que c'était pas leur problème).


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Communiqué public de Lx Perchatte

Nous, habitant.e.s de Lx Perchatte, premier appartement parmi cinq squats où vivent une  trentaine de personnes dont quatre familles avec enfants et 8 jeunes précaires, faisons en ce jour un communiqué pour faire un appel à soutien en vu de notre expulsion prochaine.
Cet ensemble de lieux de vie a vu le jour le 7 février 2019. Au lendemain de son second anniversaire d'existence, le lundi 8 février, nous serons expulsés. Aucun relogement n'a été trouvé pour le moment. Et si, en tant que jeunes bordelais.e.s dotés d'un réseau de connaissances, nous aurons sans doutes des canapés de prêtés par des amis le temps de trouver une nouvelle solution ; il n'en va pas de même pour les familles.

En pleine situation de crise sanitaire internationale, et à la suite de l'annonce gouvernementale du prolongement de la trêve hivernale jusqu'au 1er juin 2021, cet arrêté d'expulsion est une nouvelle insulte, une attaque même, envers les populations les plus marginalisées. Elle met en danger la stabilité que recherchent et s'évertuent à créer les différents foyers d'habitant.e.s qui qui vivent au 82 rue Hortense depuis deux ans maintenant. Cette expulsion met en danger des enfants pourtant scolarisés et retire à leurs parents la base nécessaire et vitale pour ne serait-ce qu'aller travailler et subvenir à leurs besoins essentiels. Elle retire à deux jeunes réfugiés un nouveau domicile, alors qu'ils n'ont cessé de passer de squat en squat depuis des années. Et ce, parce que les institutions qui auraient dû les prendre en charge lorsqu'ils étaient mineurs ne l'ont jamais fait en esquivant leurs responsabilités. Quant à nous, elle nous oblige à vaquer de canapés en canapés alors que c'est précisément ce que le gouvernement cherche à empêcher pour éviter la diffusion de la pandémie. Elle nous retire aussi toute la stabilité nécessaire pour mener à bien nos études, emplois ou recherches d'emplois, mais aussi nos vies et nos projets de manière générale.

Aucun des habitants de ces cinq squats n'a les papiers ni les ressources nécessaires pour avoir accès à un logement sur Bordeaux, et aucun bail social n'est proposé par aucune institution que ce soit. À vrai dire, si ce n'était pour un voisin bienveillant, aucune institution ne serait venue ne serait-ce que pour nous prévenir de la-dite expulsion. En même temps à quoi bon, nous ne sommes rien de plus que des précaires, réfugié.e.s, racisé.e.s, queers ou autres déviant.e.s de toutes formes ; la décence et 'humanité ne s'appliquent pas à nous.

L'accès à un logement est pourtant un droit prétendument fondamental et inscrit quelque part dans vos textes de lois. Soulignons toutefois que le bâtiment appartient au Ministère de la Défense, ce qui en fait un bien public sous la responsabilité de l'Etat qui en est l'unique actionnaire. Bien que sa gestion ait été léguée à CDC Habitat, la Caisse des Dépôts et des Consignations des biens ministériels.

Nous pointons du doigts l'inaction et la participation de la Mairie et de la Préfecture de Bordeaux dans cet événement.

On sait pourtant que Bordeaux Métropole contient près de 5 000 logements vides. Oui, sur Bordeaux, il y plus de logements vacants que de personnes à la rue. Pourquoi la loi de réquisition ne s'applique-t-elle toujours pas ? N'est-il pas urgent, d'autant plus lorsqu'on a le pouvoir et les moyens, de mettre à l’abri et de permettre aux populations les plus précaires de retrouver une forme de stabilité ? Stabilité nécessaire avant toute chose pour accéder à des conditions de vie décentes et une place dans la société. Nous demandons à la Mairie et à la Préfecture de prendre leurs responsabilités en relogeant chaque foyer ou en nous permettant de continuer d'exister, de vivre, jusqu'à ce qu'une solution plus durable soit trouvée pour chaque personne résidant dans ce lieu.

À l'aube de cet anniversaire qui n'est pas juste la rencontre d'un cumul d'expériences et de parcours de vies tumultueux ayant enfin trouvé un semblant d'équilibre. C'est aussi et surtout le regroupement d'un ensemble de vies humaines, constituant des familles, des foyers, des amitiés, qui tentent tant bien que mal de se trouver une place dans un système bancal ; à deux vitesses.

Au vu de la réactivité médiatique il est probable que l'expulsion ait lieu ce lundi comme prévu, mais cela n'exclue pas qu'elle puisse être reportée dans les prochains jours afin d'éviter un maximum de soutien. C'est en vu de cette possibilité que nous appelons nos ami.e.s, ami.e.s de nos. ami.e.s,
associations et toute personne bien intentionnée, à venir nous soutenir à partir de ce lundi 8 février à 6h du matin, et probablement pour les jours qui suivront.


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Hugo Fourcade et Thierry Marrot aiment ce message

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