CR rassemblement soutien à la Papèterie de Bègles

Rassemblement de soutien aux salarié-es en lutte contre la fermeture de la Papèterie de Bègles.
Ce lundi 1er février, nous étions une cinquantaine, salarié-es, syndicalistes, gilets jaunes... devant la préfecture pour soutenir les "papetiers". L'usine est à ce jour condamnée à la fermeture très prochaine... sauf retournement de situation. Et c'est cette "surprise" que les salarié-es en lutte contre la fin de cette histoire et contre la résignation. Le groupe Etex propriétaire de la Papèterie lâche l'affaire et se moque des conséquences sur les près de 100 emplois directs perdus, des salarié-es jeté-es et des emplois induits (combien ?) supprimés dans la foulée. Alors que reste-t-il comme espoir ou possibilités ? N'est-ce pas s'illusionner de penser que l'usine peut survivre ?
Il est vrai que l'histoire récente de l'usine Ford-Blanquefort ne donne pas vraiment confiance : une longue lutte de plus de 10 ans (2007-2019) contre la fermeture et les 850 licenciements, certes 10 ans de gagné mais une défaite quand même.
Alors c'est vrai, il y a eu plusieurs exemples de scénario comparables et qui ont mal fini, mais même si tout porte à croire qu'on ne peut pas empêcher une fermeture ou un plan de licenciements, il n'y a en réalité aucune raison de subir et de baisser la tête. Celles et ceux de la Papèterie ont raison parce qu'il s'agit tout simplement de leurs vies, de celles de leurs familles, de leurs entourages. Et au delà, il s'agit de nos vies car le sort de la Papèterie concerne bien toute la population de l'agglomération. Comme le sort de l'usine de Getrag à Blanquefort, comme le sort de toutes les entreprises où les emplois sont menacés, aujourd'hui ou demain.
Face aux logiques capitalistes destructrices, face à la rapacité ou au cynisme des affairistes, que font les pouvoirs publics ? A part assister en spectateurs aux catastrophes successives, à part prendre des postures indignées, dénoncer, promettre soutien pendant quelques jours ou semaines puis se taire et laisser faire, expliquant qu'ils ne peuvent pas faire plus que des tables rondes. C'est ce qu'ils ont fait pour Ford, ils ont crié, critiqué la multinationale, ils ont promis qu'ils ne laisseraient pas les choses se passer ainsi, qu'ils se battraient pour sauver l'usine. Et puis au fil des semaines, on les a entendu beaucoup moins et ils ont lâché prise, ils ont capitulé, justifiant une nouvelle fois leur impuissance.
Avec la menace directe pour la Papèterie ou celle moins directe de Getrag à Blanquefort, il faut absolument tirer les leçons des expériences récentes. Ils faut pousser plus fort les pouvoirs politiques, ils faut les contraindre à agir clairement, de manière autoritaire contre les groupes capitalistes, il faut pousser pour imposer des solutions politiques radicales, comme la réquisition et l'expropriation seule façon de pouvoir travailleur sur des projets de reprises, sur la continuité de l'activité si possible ou sur des reconversions, avec l'obligation de préserver tous les emplois.
Sauf que pour cela, il faut une grosse pression qui ne peut être que celle des salarié-es en colère et en bagarre, que celle d'une population qui s'en mêle, qui se solidarise, qui se mobilise pour les emplois de tous.
Sinon, on aura droit aux discours d'élus devant les salarié-en en lutte et leur silence partout où ils devraient agir.
Par exemple, en conseil métropole, à notre question sur ce que la Métropole pensait faire pour la Papèterie, aucun élu, pas même le maire de Bègles, pas même le président Anziani, personne n'a répondu pour expliquer leur intervention. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a aucun plan, aucune perspective de leur côté, ils ne savent pas faire, ils ne veulent pas faire, même pas prendre leurs responsabilités qui seraient de prendre le contrôle de l'usine pour en faire quelque chose d'utile pour la collectivité.
Alors si c'est possible, car il faut de l'énergie, du moral, de la confiance pour résister, il est important que la lutte continue, à la Papèterie, en lien avec les collègues de Getrag, en lien avec toutes celles et ceux dont l'emploi est aujourd'hui menacé.